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Enseignement » Séminaires et cours » 2020-2021 – Séminaire de Master 2 et doctoral (S1) – En faisant, en écrivant la Révolution

Institut d'Histoire de la Révolution Française (IHRF)

 

IHRF-IHMC
(UMR8066, CNRS/ENS/Paris 1)

 

Fondé en 1937 à l’initiative de Georges Lefebvre, l’Institut d'Histoire de la Révolution Française est rattaché à l’UFR d’Histoire (09) de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne.
Présentation complète

 

17, rue de la Sorbonne

Esc. C, 3e étage

75005 Paris

Opens window for sending emailCourriel IHRF

Vous pouvez aussi nous suivre sur notre page facebook

 

Chargé de communication

Opens window for sending emailAlexis Darbon

 

Bibliothèque

La bibliothèque ouvrira à partir du 1er septembre, sur RdV uniquement.

Lundi et mardi : 14 h – 17 h 30
Mercredi : 9 h 30 – 13 h | 14 h – 17 h 30
Jeudi : 9 h 30 – 13 h
Vendredi : 9 h 30 – 13 h | 14 h – 16 h
 

Thomas Corpet

Tél. : 01 40 46 33 70

Opens window for sending emailbiblio.ihrf@univ-paris1.fr

Accès direct à la bibliothèque

 

   
   

2020-2021 – Séminaire de Master 2 et doctoral (S1) – En faisant, en écrivant la Révolution

Séminaire M2 et doctoral de l’IHRF–IHMC / IUF
organisé par Colin Jones et Pierre Serna

1er semestre 2020-2021

Télécharger le programme

Le mercredi de 17 h à 19 h

Salle D632, galerie Dumas
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
17, rue de la Sorbonne, Paris 5e

Du fait de la situation sanitaire et pour la durée du second confinement, le séminaire sera désormais organisé entièrement sur Zoom.
Pour obtenir les informations de connexion, prière de contacter Pierre Serna : pierreserna@wanadoo.fr

L'accès en auditeur libre aux séminaires (et réunions) de l'IHRF est toujours possible.

Contact : pierre.serna@wanadoo.fr

Le thème du séminaire mené entre octobre 2019 et février 2020 semble si éloigné tout à coup… qu’il fait sens par rapport à sa reconduction, l’année dernière ayant servi d’introduction à l’ouverture d’un chantier plus vaste. La densité des événements et l’ampleur des bouleversements que nous avons vécus tous ensemble nous permet d’entrevoir une autre conception du temps dont on peut « imaginer » ce qu’elle fut dans la densité de la période révolutionnaire. De fait, la crise mondiale que nous avons vécu nous a fait « plus » vivre une événementialité partagée et nous pouvons avoir légitimement l’impression d’avoir vécu bien plus que six mois seulement… mais au moins six mois de bouleversement complet dont nous savons qu’ils ne sont pas terminés. La multiplication des récits et des commentaires nous assaille déjà et nous ne savons comment les ordonner, comment les classer, les hiérarchiser…et qui croire ? N’est-ce pas une introduction possible à la problématique de l’année dernière qui relue, prend une autre dimension tout en demeurant d’actualité pour notre séminaire ?

Une tradition s’est construite au fil des années qui consiste à inviter la personne choisie par l’Institut d’études avancées de Paris, spécialiste des Révolutions à co-diriger le séminaire. Cette année, nous avons le plaisir d’accueillir Colin Jones, de l’université Queen Mary de Londres, comme co-organisateur du séminaire, lui-même spécialiste de l’historiographie de la Révolution et collectionneur des témoignages inédits des contemporains des événements de la Révolution.

Alors qu’il existe des bibliothèques entières de livres sur l’histoire des Révolutions et plus particulièrement de la Révolution française, et désormais une bibliographie abondante de livres et articles sur leurs historiographies, paradoxalement il n’existe pas à notre connaissance d’ouvrages publiés sur les hommes et les femmes qui ont écrit entre 1789 et 1799 une histoire de la Révolution. C’est là une lacune étonnante et qui interroge dès que quelques recherches sont faites et démontrent de suite que l’histoire de la Révolution fut bien une histoire du temps présent alimenté par des centaines d’ouvrages

Ceci n’est pas un projet de recherches sur la Mémoire ou sur les mémorialistes de la période révolutionnaire et impériale. Des travaux importants ont été publiés récemment tant par Natalie Petiteau, que par Annah Karla ou Damien Zanone. Encore auparavant Sergio Luzzatto avait exhumé la mémoire des Conventionnels. La vieillesse arrivant, ils avaient recomposé leurs souvenirs afin de laisser leurs traces, le plus souvent mus par un choix judicieux de souvenirs, mettant en valeur leur parcours et la cohérence de leur choix, afin de ne point risquer le stigmate de girouette menaçant toue la génération qui a survécu après 1815.

Ceci n’est point, pour autant, un projet de recherches sur l’historiographie de la et des Révolutions qui secouèrent le monde atlantique à partir de 1776 et au moins jusqu’en 1799, avec la brève expérience de la République napolitaine, dernière révolution du XVIIIe siècle. Ces histoires naissent une génération après, et bien des historiens s’accordent à reconnaitre que la parution des œuvres des jeunes Thiers et Mignet en 1823, commencent une étape cruciale qui distingue désormais le récit de la Révolution en soi, et les luttes d’interprétation autour de la signification de l’événement monstrueux qu’est la décennie révolutionnaire. De façon significative et (sûrement injuste), Jacques Godechot dans son Jury pour la Révolution française décide de mettre en dialogue 14 historiens de la Révolution, déniant à Madame de Staël, le titre d’historienne, parce qu’elle fut actrice ou témoin des événements, refusant donc de prendre en compte ses Considérations sur la révolution française comme un livre digne d’être nommé livre d’histoire, publié de façon posthume en 1818.

C’est justement ce refus qui fonde l’objet premier du projet de séminaire pluriannuel et s’inscrivant dans un projet soutenu par l’Institut Universitaire de France, ici présenté. Non seulement l’ouvrage de Madame de Staël est considéré de par sa profondeur et sa méthode comme un livre d’histoire au sens plein du terme, mais au lieu d’être le premier, il serait le dernier de la série envisagée dans la constitution du corpus des ouvrages étudiés dans ce projet de recherches.

En effet, les récentes réflexions, en grande partie menées autour des ruptures temporelles que seule la génération d’après la chute du mur de Berlin a pu intégrer avec l’observation in situ des recompositions des pays en voie de transition thermidorienne ou de recomposition sociale et politique, ont fait prendre conscience de la manière d’aborder de nouvelles temporalités historiques et existentielles en temps de fracture globale des vieux systèmes. Le débat se dirigea un temps vers la question de la fin de l’histoire comme accomplissement d’une histoire libérale, voire l’avènement des libertés, au moins pour un monde occidental. De fait, le cycle de répressions politiques contre les opposants aux régimes arbitraires, les révoltes, des Révolutions, est réapparu au ce début de XXIe siècle, rappelant à la prudence et à la modestie ceux qui écrivent des histoires par trop occidentalo-centrées. Les Révolutions ne sont pas terminées et l’histoire récente des Printemps arabes et plus particulièrement de la Tunisie montre une révolution en direct et sa genèse narrative s’édifier.

Ces ruptures de temporalités, accompagnées de nouvelles expériences révolutionnaires actuelles, donnent lieu à des productions immédiates de récit sur des supports nouveaux (internet, cinéma, réseaux sociaux) eux-mêmes objets d’une révolution de la diffusion des informations. Une nouvelle donne épistémologique met l’expérience subjective de l’acteur dans sa capacité à se représenter le monde, au cœur de sa vérité particulière et donc de sa sincérité en tant qu’acteur engagé dans l’événement historique. La recherche s’est affinée et la biographie a retrouvé une autre forme de validité, faisant des « contradictions constitutives » des témoins de l’histoire, des marqueurs, que l’historien prendre en compte au lieu de les considérer comme des fragments trop partiels d’une réalité globale. J’ai déjà croisé les parcours de Montlosier (1755-1838), Boulay de la Meurthe (1761-1840), ou Toulongeon (1748-1812), posant dans une série de premiers articles, les premiers jalons de cette réflexion.

Ces premières considérations permettent de comprendre pourquoi tout un pan de la production foisonnante des deux dernières décennies du XVIIIe siècle est resté hors d’un champ de visibilité dans l’ensemble des études révolutionnaires : l’histoire au jour le jour des Révolutions ou l’histoire des Révolutions pendant les Révolutions. Certes, des premiers travaux ont pu être réalisée, de façon pionnière par Mary Smith, demeurée esseulée. Plus récemment en 2005 s’est tenu un colloque important à Vizille sur la Révolution « tel un récit présent » ne se limitant pas d’ailleurs à la seule production des années 1789-1799. Joseph Zizek, sous la direction de Carla Hesse, a également étudié quelques historiens de la période, réfléchissant aux mutations de l’écriture de l’histoire, sous la forme de la Révolution comme une « antihistoire » et les dérives poétiques de ses chroniqueurs. Un numéro spécial de la revue en ligne La Révolution française a consacré son dossier à la figure de l’Historien vivant, sous la direction de Francesco Dendena et Lois Chavanette. Des travaux et des thèses ont pu également éclairer tel ou tel historien ou historienne de la Révolution. Les études staeliennes connaissent un vif renouveau depuis une dizaine d'années avec la publication des œuvres de l’écrivaine. Il en va de même pour le cas emblématique de Châteaubriand, un des inventeurs les plus importants de cette histoire du temps présent révolutionnaire, y rajoutant une autre dimension spatio-temporelle par son voyage aux États-Unis, l’autre République naissante de la fin du XVIIIe siècle. Des travaux sur Lacretelle, sur Lavicomterie, sur Prudhomme ou Fantin Désodoards, ou sur l’abbé Grégoire, historien des révolutions haïtiennes, ont ouvert des brèches. Très récemment enfin, Antonio de Francesco consacre le premier chapitre de son ouvrage sur l’historiographie de la Révolution aux historiens contemporains des faits, ne pouvant cependant pas dans le cadre de son étude, se livrer à une étude approfondie de la masse des histoires produites de façon contemporaine aux faits.

Le champ est ouvert. Le chantier est à construire ensemble. Les débats croisés sont à animer d’un commun accord démocratique. Nous sommes d’accord sur le fait que nous ne serons peut-être pas d’accord et ainsi s’enrichira la recherche et les études révolutionnaires au sein de l’IHRF dans l’IHMC.

Programme

Mercredi 7 octobrePierre Serna, IHRF-IHMC / IUF, Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Introduction du séminaire

Lavicomterie, ou comment écrire une histoire en creux de la Révolution, contre la Monarchie.

Télécharger la Bibliographie indicative pour cette séance

Mercredi 14 octobreColin Jones, Université de Londres, Institut d’Études avancées de Paris

Autour de la journée du 9 Thermidor

Mercredi 21 octobre 4 novembreAymeric Péniguet de Stouts, Conservateur en chef du patrimoine

Lorsque l’architecture raconte en direct la Révolution et la Restauration

Le sous-sol de la chapelle expiatoire ou le socle révolutionnaire de la contre-révolution

Mercredi 4 novembreAntonio de Francesco, université de Milan
Séance reportée, nouvelle date à préciser ultérieurement.

Récits triangulaires d’histoires révolutionnaires (France Angleterre États-Unis. 1790 1820)

11 novembre

Commémorations du 11 novembre

Mercredi 25 novembreOlivier Ritz, université Paris Diderot

Roman et histoire : quand les Toulongeon racontent la Révolution (1801)

Émilie Toulongeon, Lettres de la Vendée, 1801, et François-Emmanuel Toulongeon, Histoire de France depuis la révolution de 1789, tome I, 1801

Pour un cadre général, dans la revue de l’IHRF : « L’an IX ou l’historiographie de la Révolution en débat », La Révolution française [En ligne], 10 | 2016. URL : http://journals.openedition.org/lrf/1603 ; DOI : doi.org/10.4000/lrf.1603

Pour découvrir sans attendre Émilie de Toulongeon : «Lettres de la Vendée : un roman du consentement», Littérature et Révolution, publié le 3 janvier 2020, https://litrev.hypotheses.org/2055

Et pour tout savoir, ou presque, sur François Emmanuel Toulongeon : «Toulongeon, un écrivain au tournant des Lumières», dans Olivier Ritz, Les Métaphores naturelles dans le débat sur la Révolution, Paris, Classiques Garnier, 2016, p. 261-293. Consultable en ligne avec un accès institutionnel : https://classiques-garnier.com/les-metaphores-naturelles-dans-le-debat-sur-la-revolution-toulongeon-un-ecrivain-au-tournant-des-lumieres.html

Mercredi 9 décembreAnne Simonin, CNRS / EHESS

Le bourreau ou les paradoxes de l'indignité (1789-1793)

Mercredi 16 DécembreRomain Bertrand, CERI, Institut d’Études avancées de Paris

La Révolution du monde racontée par la navigation

Comment raconter la Révolution de Magellan ?

Mercredi 6 janvier 2021Pascal Dupuy, université de Rouen

Quand les anglais cannibalisent la Révolution française

Mercredi 13 janvier

Cette séance se tiendra dans le cadre du séminaire « Histoire mondiale des animaux » à Bordeaux

Mercredi 20 janvierYuki Kusada, IHMC-IHRF, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Lire les histoires de la Révolution anglaise au temps de la Révolution française

Mercredi 27 janvierBaptiste Roger-Lacan, IHMC IHRF ; Fondation Thiers

Raconter la Contre Révolution

Mercredi 3 févrierLaurent Bihl, Centre d’histoire du xixe siècle, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Y a-t-il un « rire républicain » dans la culture politique française du « long » dix-neuvième siècle ?

Images satiriques et caricatures de presse, problématiques, enjeux, ambiguïtés, réception(s)

Mercredi 10 févrierMaitté Bouyssy, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Barère le faiseur d’histoire de la Révolution 1824-An V