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Manifestations scientifiques » Colloques » C 12&13/01/2016 Regards politiques

Institut d'Histoire de la Révolution Française (IHRF)

 

IHRF-IHMC
(UMR8066, CNRS/ENS/Paris 1)

 

Fondé en 1937 à l’initiative de Georges Lefebvre, l’Institut d'Histoire de la Révolution Française est rattaché à l’UFR d’Histoire (09) de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne.
Présentation complète

 

17, rue de la Sorbonne

Esc. C, 3e étage

75005 Paris

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Chargé de communication

Opens window for sending emailAlexis Darbon

 

Bibliothèque

La bibliothèque ouvrira à partir du 1er septembre, sur RdV uniquement.

Lundi et mardi : 14 h – 17 h 30
Mercredi : 9 h 30 – 13 h | 14 h – 17 h 30
Jeudi : 9 h 30 – 13 h
Vendredi : 9 h 30 – 13 h | 14 h – 16 h
 

Thomas Corpet

Tél. : 01 40 46 33 70

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C 12&13/01/2016 Regards politiques

 

Regards politiques, politiques du regard

Observation, surveillance et vigilance

pendant la Révolution française.

 

 

Colloque organisé les 12 et 13 janvier 2016

Par Guillaume Mazeau

A l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne

Salle Marc Bloch, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris


La seconde moitié du XVIIIe siècle est marquée par l’émergence d’un nouvel acteur collectif aux contours incertains : le « public ». Depuis les années 1960, la plupart des  travaux en sciences sociales ont abordé cette question à travers le thème de l’essor d’un « espace » ou plus souvent d’une « opinion publique », en insistant sur ses vecteurs écrits et oraux. Reléguées pour diverses raisons au seul champ de l’histoire de l’art, les vecteurs visuels de cet espace critique ont quant à eux inspiré bien moins de recherches : malgré les travaux en particulier inspirés par Michel Foucault insistant sur les dispositifs visuels de domination et, dans une toute autre optique, par l’histoire des représentations sociales, malgré les (récents) développements des études visuelles,  le rôle joué par les manières de voir et de (se) faire voir dans les événements et conflits politiques de la période révolutionnaire demeure aujourd’hui mal connu.


Pourtant leur place est absolument centrale dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Théorisée dans différents champs du savoir par des dramaturges, des amateurs et critiques d’art, des philosophes, des moralistes, mais aussi des physiciens et des naturalistes, l’importance de l’observation s’accompagne dès les années 1750 d’une promotion de l’exercice du regard actif des individus dans la formation de la « raison sensible » et du jugement critique. Lorsque la Révolution arrive, dérangeant les codes usuels des dispositifs spectaculaires politiques et sociaux, l’acuité du regard individuel, à côté d’autres modes d’appréhension du monde, renforce encore son importance dans la prise d’information quotidienne, dans l’élaboration des différents savoirs et dans les pratiques politiques et sociales.


Parce qu’elle engage la capacité des groupes et des individus à défendre des stratégies de promotion, d’ascension, de légitimation ou tout simplement de survie, surtout pendant la période de guerre civile, l’attention portée aux signes du quotidien devient primordiale, un « citoyen » se définissant par sa capacité à être le sémiologue d’une société en révolution qui ne cesse de se transformer de manière imprévisible. C’est ce phénomène que nous souhaitons interroger ici. La Révolution s’accompagne d’un véritable déluge d’images et d’une nouvelle sensibilité aux signes extérieurs d’appartenance, aussitôt impliqués dans les nombreux conflits politiques et sociaux qui caractérisent la période. Surtout, la période révolutionnaire semble se traduire par l’émergence de nouvelles manières de voir, que les travaux de références situent pourtant généralement un peu plus tard (Jonathan Crary, Techniques of the Observer, 1992) ou éludent globalement (Nathalie Heinich, De la visibilité, 2012).


Dans ce colloque, nous voudrions en somme interroger le rôle de la « visualité » dans les événements, mais aussi dans les recompositions politiques et sociales de la période révolutionnaire française de la fin du XVIIIe siècle, en tenant à la fois compte de la production, de la réception, des théories et des pratiques les plus concrètes du regard.


Une série de questions guidera les réflexions :
-    Quels rapports peut-on établir entre les événements révolutionnaires et les manières de voir et de regarder : la Révolution française se traduit-elle par un ou de nouveau(x) « régime(s) du regard » ? Dans quelle mesure peut-on parler de nouvelles sensibilités du regard ? (attention exceptionnelle vis-à-vis des signes, inflation des images et de certains types d’images comme le dessin, essor de nouvelles esthétiques, importance nouvelle du langage lié à l’observation dans les discours politiques, valorisation du regard actif, promotion de l’« observateur » actif au détriment du « spectateur » passif, politisation, individualisation et diffraction du regard, transformation des modes de lecture…)
-    Quel rôle le regard et ses pratiques liées (attention, observation, surveillance) jouent-ils dans l’émergence de nouveaux modes de savoir et de connaissance (prise d’information, expertise et décision politique, description sociale, sciences physiques et naturelles, philosophie sensualiste) voire de pédagogie (place de la visualité à l’école, dans les politiques artistiques) et quel est leur lien avec le contexte révolutionnaire ?
-    Quel est le rôle des pratiques et techniques du spectacle, de l’observation et de la visibilité dans les rapports de contrôle, de domination et/ou de radicalisation, de résistance et d’émancipation ? Quel est le rôle des images dans la fabrication de clichés et d’imaginaires sociaux ? (rituels de monstration et de contrôle visuel, exécutions publiques, fêtes, théâtre, techniques et appareils visuels, iconoclasme, libre regard, pratiques policières, projets architecturaux et urbanistiques, emblématique, concours artistiques, codes vestimentaires)
-    Dans quelle mesure les manières de voir et/ou de regarder sont-elles mobilisées au service de nouvelles valeurs et compétences politiques comme la « popularité », la « vigilance », la « défiance », la « transparence » voire la « dénonciation », le « témoignage » ? Peut-on parler d’un nouvel œil politique et d’un « œil citoyen » ? Quel rôle ces manières de voir et/ou de regarder jouent-elles dans les processus de transition politique et dans l’invention d’espaces politiques et médiatiques (rôle d’observation des médias, place des « comités de surveillance »), qui alimentent ou menacent les processus de démocratisation ?


Guillaume Mazeau, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHMC-IHRF

 

 

Programme

 

Mardi 12 janvier 2016, salle March Bloch

9h30 : Accueil des participants

 

10h00 : Guillaume Mazeau, Université Paris 1, IHRF introduction générale :

Visiocratie : une nouvelle épistémé du regard ?

 

Visualité et nouvel ordre du monde

Présidence : Anne Lafont, INHA - Université Paris Est Marne-la-Vallée, INHA (histoire de l’art moderne)

 

10h30 : Lynn Hunt, UCLA

La grammaire du visuel révolutionnaire

 

11h15 : Julien Vincent, Université Paris 1, IHMC

Le regard de la sentinelle : économie politique et écologie républicaine sous le Directoire et le Consulat

 

11h45 : Clément Weiss, doctorant à l’Université Paris 1, IHMC-IHRF

Si Paris m'était rapporté. Les tableaux littéraires et les rapports policiers comme instruments d'observation et de remise en ordre du Paris de l'après Thermidor

 

Esthétiques et spectacles politiques

Présidence : Philippe Bordes Université Lyon 2, LAHRA (histoire de l’art moderne)

 

14h30 : Annie Jourdan, Université d’Amsterdam, IHRF

L’Elysée révolutionnaire : représentations de la mort dans l’espace républicain

 

15h00 : Mathieu Davoust, titulaire M2, Université Paris 1, IHRF

Construire un paysage républicain : les portes Saint-Martin et Saint-Denis à Paris pendant la Révolution

 

15h30 : Philippe Bourdin, Université Blaise Pascal, CHEC

Au théâtre, l'œil de Ledoux embrasse, celui du spectateur étreint

 

 

Mercredi 13 janvier 2016, salle March Bloch

9h30 Accueil des participants

 

Politiques du regard

Présidence : Lynn Hunt, UCLA

 

10h00 : Sophie Wahnich, directrice de recherche CNRS

La surveillance des étrangers

 

10h30 : Françoise Brunel, Université Paris 1, IHRF, et Jacques Guilhaumou, directeur de recherche émérite au CNRS, Telemme (Université Aix-Marseille)

Regarder l’ennemi caché. L’art politique du législateur et la parole sensible du suspect. Dénoncer, mettre à nu, régénérer

 

11h00 : Dominique Godineau, Université Rennes 2, CERHIO

Les tribunes des assemblées : les députés sous l’œil du public

 

11h30 : Virginie Martin, Université Paris 1, IHMC-IHRF

De l'observation à l'expertise des peuples européens : l'oeil diplomatique en Révolution (1789-1799).

 

Regards politiques

Présidence : Annie Jourdan, Université d’Amsterdam, IHRF

 

14h30 : Pierre Serna, Université Paris 1, IHMC-IHRF

L’invention de l'homme tigre dans la jungle politique de l'an III

 

15h00 : Laurent Cuvelier, doctorant, Centre d’Histoire de Sciences-Po

Politisation des murs et cultures visuelles urbaines. L’affichage parisien pendant la Révolution française

 

15h30 : Annie Duprat, Université de Cergy-Pontoise

Le regard de Rosalie Jullien sur quelques fêtes révolutionnaires

 

16h00 : Conclusions et discussions Philippe Bordes

 

 

 

Liste des Participants


Philippe Bordes, professeur d’histoire de l’art moderne, Université Lyon 2, LAHRA
Philippe Bourdin, professeur d’histoire moderne, Université Blaise Pascal, CHEC
Françoise Brunel, maître de conférences honoraire en histoire moderne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHRF
Laurent Cuvelier, doctorant, Centre d’Histoire de Sciences-Po
Mathieu Davoust, titulaire d’un Master 2 d’histoire moderne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHRF
Annie Duprat, Professeure émérite d'histoire moderne, Université de Cergy-Pontoise
Dominique Godineau, professeure d’histoire moderne, Université Rennes 2, CERHIO
Jacques Guilhaumou, directeur de recherche émérite au CNRS, associé à l’UMR Telemme (Université Aix-Marseille)
Annie Jourdan, professeur associé à l’Université d’Amsterdam, IHRF
Anne Lafont, maître de conférences en histoire de l’art moderne, Université Paris Est Marne-la-Vallée, INHA
Virginie Martin, maître de conférences en histoire moderne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHMC-IHRF
Guillaume Mazeau, maître de conférences en histoire moderne, Université Paris-1 Panthéon Sorbonne, IHMC-IHRF
Pierre Serna, professeur d’histoire moderne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHMC-IHRF, IHMC-IHRF
Julien Vincent, maître de conférences en histoire contemporaine, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHMC
Sophie Wahnich, directrice de recherche au CNRS
Clément Weiss, doctorant en histoire moderne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHMC-IHRF