Institut d'Histoire de la Révolution Française (IHRF)
IHRF-IHMC
(UMR8066, CNRS/ENS/Paris 1)
Fondé en 1937 à l’initiative de Georges Lefebvre, l’Institut d'Histoire de la Révolution Française est rattaché à l’UFR d’Histoire (09) de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne.
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JE 02/05/2007 Écrire l’histoire des individus en Révolution
Écrire l’histoire des individus en Révolution
Journée d’étude, organisée par l’Institut d’Histoire de la Révolution Française mercredi 2 mai 2007, Université de Paris-1 (centre Panthéon), salle 216, à partir de 9h30, (entrée : 12 place du Panthéon).
Il y a une dizaine d’années, l’IHRF a participé au retour de l’individu dans l’historiographie de la Révolution française. Les travaux de Michel Biard sur Collot d’Herbois (1995) ou de Pierre Serna sur Antonelle (1997) ont avec d’autres et plus ou moins explicitement, intégré les débats méthodologiques qui visaient alors à déconstruire le genre biographique (microstoria, travaux de Bourdieu…). Ils ont aussi contribué à rendre compte de la diversité des parcours et des pratiques individuels dans une histoire politique jusqu’alors souvent centrée sur les luttes entre familles idéologiques. Aujourd’hui, l’échelle individuelle est devenue un terrain d’étude privilégié : au-delà des oppositions entre individuel et collectif, elle est aujourd’hui utilisée pour mieux souligner la complexité de la période révolutionnaire. De nombreux travaux explorent les liens entre biographie, histoire sociale et histoire intellectuelle (E. Barrault, J-L Chappey, D. Margairaz, J.-D. Ribard, P. Serna). D’autres champs d’études, comme la politique des identités, l’histoire des représentations (H. Becquet), les méthodes psychanalytiques, l’histoire littéraire, les apports de la sociologie pragmatique, les réflexions sur l’insertion des individus dans les événements (H. Burstin, G. Mazeau), ou les lectures culturelles de l’historiographie anglo-saxonne (Jo B. Margadant), méritent peut-être d’être davantage mis en oeuvre. Sans prétendre à l’exhaustivité, nous voudrions donc engager un débat sur la place actuelle des individus dans l’écriture de l’histoire de la période révolutionnaire, à partir de plusieurs expériences concrètes et relevant de différents champs de la recherche. Le prisme biographique est-il efficace pour rendre compte de la trajectoire des individus dans l’histoire ? L’échelle individuelle est-elle un renoncement à l’explication du social ? Est-elle symptomatique d’un émiettement des points de vue et des méthodes ? Offre-t-elle au contraire des propositions heuristiques intéressantes pour répondre aux nouvelles interrogations de l’histoire politique (stratégies pour la conquête du pouvoir, responsabilités personnelles dans la violence, sinuosité des parcours et justifications personnelles), sociale (déclassement et reclassement), ou culturelle (rapport au temps historique, constructions d’une image personnelle, mutations intellectuelles et épistémologiques) ?
Programme de la journée
9.30 : introduction (Guillaume MAZEAU)
9.50 : Dominique MARGAIRAZ (Paris 1) : « La biographie intellectuelle : du récit à l’argumentation biographique »
10.15 : Eric BARRAULT (Paris 1, IHRF) : « Écrire l’histoire d’un historien : Charles de Lacretelle (1766-1855), historien de la Révolution française. »
discussion et pause
11.15 : Jean-Luc CHAPPEY (Paris 1, IHRF) : « Usages de la biographie dans l’étude des écrivains sous la Révolution française »
11.40 : Dinah RIBARD (EHESS) : « De l’histoire intellectuelle à l’histoire du travail intellectuel : l’enjeu biographique » 12.05 : discussion
12.30 : repas
14.30 : Jo B. MARGADANT (Santa Clara University) : « La représentation de la reine Marie-Amélie dans une monarchie « bourgeoise » »
14.55 : Hélène BECQUET (Paris 1, IHRF) : « Personne, personnage, figure : l’exemple du mariage de Marie-Thérèse de France »
discussion et pause
15.55 : Pierre SERNA (Paris 1, IHRF) : « Genèses, génération, dictionnaires… »
16.20 : Haïm BURSTIN (université de Milan) : « Protagonistes et protagonisme en temps de Révolution »
16.45 : Guillaume MAZEAU (Paris 1, IHRF) : « Histoire politique et sociale d’une biographie : l’invention de « Charlotte Corday » à la fin du XVIIIe siècle »
discussion et conclusion (Jean-Clément MARTIN)
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