Du haut de ses 20 ans, Farah Fayat a déjà connu un véritable parcours du combattant. Originaire de la petite ville de Swida, proche de Damas, cette jeune syrienne et sa famille ont dû fuir la guerre, les tortures et les exécutions sommaires, le temps d’avoir l’argent et tous les papiers nécessaires pour rejoindre le Liban, dans un premier temps, puis le continent européen. Pour ce faire, ses deux frères aînés sont partis travailler à l’étranger, durant 24 mois, afin de tout subventionner. Puis, en avril 2014, Farah, sa mère et son petit frère ont pu rejoindre les autres membres de la famille à Beyrouth. De là, après plusieurs d’attente, ils ont obtenu une réponse positive de l’ambassade de France, le 31 mars 2015, leur permettant de se rendre à l’aéroport international de Beyrouth (BEY), direction Paris !
La volonté de pleinement s’adapter
A leur arrivée en France, le 1er avril, Farah et sa famille sont tout d’abord pris en charge par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Malgré quelques pleurs, "mon meilleur souvenir remonte à ce tout premier jour en France, pays pouvant me permettre de réaliser mes rêves !", confie Farah.
Le temps de s’installer dans un appartement plus adapté, puis toute la famille Fayad décide de reprendre sa marche en avant et de s’adapter à leur nouveau pays. La mère de Farah est en effet traductrice, son père est journaliste, ayant notamment écrit pour le journal d’opposition ‘Alitijah Alakhar’ (signifiant ‘L’autre direction’) et ses frères étudient le droit et la sociologie. Tous les membres de la famille se mettent également à l’apprentissage intensif du français, par le biais d’internet.
La véritable concrétisation d’un rêve
Farah décide également de postuler à l’un des programmes d’enseignement adaptés proposés par l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. "Après mon entretien, qui s’est très bien passé, les différentes équipes de l’établissement m’ont parfaitement accueilli. Ils ont répondu à toutes mes questions, et ont proposé beaucoup de choses et d’activités amusantes", souligne Farah. Cette intégration a également été la concrétisation d’un rêve. "La Sorbonne est un rêve pour tous les étudiants, dans le monde entier. Pour moi, il s’agit d’un rêve encore plus grand car mon père, en 1984, a fait des études à l’université de Damas, en énergie atomique, et a obtenu une bourse de 4 ans à Damas, et de 6 ans à la Sorbonne… Mais, comme il était contre le régime de Bachar el-Assad, il a tout perdu ! Maintenant, je suis heureuse de réaliser son rêve !"
Un bilan positif malgré des débuts compliqués
Malgré une énorme volonté, les premiers jours à l’université ont néanmoins été compliqués. "Le tout premier jour a été très difficile : ça a été un véritable choc pour moi ! Je n’ai quasiment rien compris aux premiers cours… Puis, j’ai rencontré des personnes très sympathiques et j’ai commencé à comprendre petit à petit les enseignements, même si j’avais toujours des problèmes de langue." Au final, la jeune femme dresse un bilan très positif de cette première année à l’université. "Ça a été une très bonne expérience pour m’intégrer et comprendre la culture française. Mon projet est d’obtenir, désormais, une licence en cinéma, puis j’espère travailler comme actrice internationale, qui est ma passion depuis très longtemps !"
Denis Anniel pour #LeSorbonnaute
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