Le 27 septembre dernier, l’Ecole de Droit de la Sorbonne (EDS) a fait sa grande rentrée solennelle annuelle, dans le très bel amphithéâtre Liard de la Sorbonne. Une rentrée à laquelle ont assisté de nombreuses personnalités telles que Laurent Fabius, le Président du Conseil constitutionnel, ou Marie-Laure Coquelet, la vice-chancelière des Universités de Paris.
La volonté et la nécessité de se rassembler
Après une introduction d’accueil faite par Christine Neau-Leduc, vice-Présidente de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne chargée des Affaires institutionnelles et professeur de droit, François Guy Trébulle, directeur de l’Ecole de Droit de la Sorbonne, a débuté son discours en soulignant que "cette rentrée solennelle est un rendez-vous évidemment important, comme l’ont été les précédentes depuis que cette tradition a été retrouvée au sein de l’Ecole de Droit de la Sorbonne. Elle l’est tout particulièrement dans la dynamique de fusion opérée par toutes les UFR à dominante juridique de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ce rendez-vous est important car les occasions de se rassembler ne sont pas si fréquentes. Il est bon de marquer, dans quelques manifestations symboliques, cette union que nous aspirons à vivre." Le directeur a ensuite insisté sur la nécessité de se rassembler. "Se rassembler pour entendre la leçon d’un invité qui nous fait l’honneur de venir jusqu’à nous. Se rassembler pour évoquer des projets communs, des inquiétudes parfois, ou tout simplement pour faire corps, ce qui n’est pas rien. Se rassembler avec les différentes communautés de l’EDS, les étudiants, les personnels dont le travail est essentiel au bon fonctionnement de l’université, les enseignants-chercheurs…"
Une extraordinaire production scientifique
François Guy Trébulle a également profité de cette rentrée solennelle pour "souligner l’extraordinaire production scientifique, dans le champs des sciences juridiques, de l’ensemble des enseignants-chercheurs de l’EDS. Des ouvrages aux articles, en passant par les directions de travaux ou de collections, l’œuvre accomplie au service du droit et de la Cité est immense, et nous devons faire en sorte qu’elle soit mieux connue !" Enfin, le directeur de l’Ecole de Droit de la Sorbonne a conclu son discours en annonçant notamment que "le lancement du Collège international de droit de la Sorbonne, pour rassembler les doubles programmes que nous développons depuis longtemps, fait partie des initiatives qui nous aideront, en concourant à leur visibilité. Dans une autre perspective, le développement de LLM, anciens ou nouveaux, comme celui mis en place en partenariat avec Queen Mary university, répondent à des besoins très grands. Beaucoup d’accords internationaux impliquent le droit. Il nous faut les faire vivre et renforcer ainsi le rayonnement international de l’EDS. Pas nécessairement seuls. Ainsi, le développement franco-vietnamien avec Paris 2 Panthéon-Assas manifeste que nous pouvons utilement œuvrer de concert avec d’autres, comme nous le faisons d’ailleurs au Caire ou à Bucarest !"
Partage de réflexions autour du Conseil constitutionnel
Suite à ce discours, Laurent Fabius a remis aux docteurs de l’Ecole de Droit de la Sorbonne leur diplôme doctoral, avant de prononcer la leçon inaugurale de cette rentrée solennelle. "On dit parfois, qu’un ministre des Affaires étrangères doit savoir peser le vocabulaire qu’il emploie. En devenant Président du Conseil constitutionnel, je suis encore monté d’un cran dans cette ‘pesée’ indispensable des mots. En dépit de ces contraintes, justifiées compte tenu de la nature juridictionnelle de mes fonctions, j’ai accepté très volontiers l’invitation de m’exprimer devant vous. Parce que je voulais rendre hommage à votre Ecole, devenue en quelques années une ‘institution’. Et parce que, si l’obligation de réserve doit être scrupuleusement respectée, je ne confonds pas la réserve et l’effacement. Je considère, au contraire, qu’il est de ma responsabilité d’aller au contact de la société, notamment de la jeunesse et des milieux académiques et professionnels, afin de pratiquer la pédagogie concernant l’institution que je préside. Cette action est d’autant plus justifiée lorsqu’elle s’adresse à celles et deux qui, comme vous, étudient aujourd’hui le droit et le pratiqueront demain. Je saisis donc l’occasion de cette rentrée solennelle pour vous faire partager, six mois après ma prise de fonction, quelques réflexions sur ce qu’est et doit devenir, à mon sens, le Conseil constitutionnel !"
Laurent Fabius a ensuite abordé les différentes pistes d’évolution de l’institution de la rue de Montpensier. "Dans les semaines qui ont suivi ma prise de fonction, j’ai pris l’attache notamment de nombreuses personnalités du monde juridique : anciens membres du Conseil constitutionnel, chefs de juridiction, magistrats, avocats, professeurs de droit, parmi lesquels le Professeur Robert Badinter. J’ai consulté, écouté et réfléchi afin de déterminer ce qui pourrait être amélioré. J’en ai tiré la conclusion que le Conseil constitutionnel, dans les années à venir, devait progresser surtout dans trois directions principales : la juridictionnalisation, le rayonnement international et l’ouverture. Ce seront nos priorités !"
Le besoin d’institutions fortes et incontestées
Laurent Fabius a enfin conclu sa leçon inaugurale devant un auditoire particulièrement attentif en affirmant que "le Conseil constitutionnel est une institution modeste par sa taille, mais grande par ses missions comme par ses pouvoirs. Le champ des questions que nous traitons recouvre la quasi-totalité des politiques publiques et des sujets de préoccupation des Français. Ces compétences, à la fois larges et élevées, confèrent au Conseil des responsabilités éminentes, d’autant plus cruciales dans la période que nous connaissons. Au moment où l’on parle de ‘désarroi démocratique’, où nous affrontons collectivement d’immenses défis et où, parfois, certains repères vacillent, je considère que notre pays a besoin d’institutions fortes et incontestées, dont la sagesse et l’impartialité ne peuvent être mises en cause, et qui sachent se situer au-dessus des modes, des faux-semblants et des polémiques. Bref, d’institutions-repères vers lesquelles chacun puisse se tourner avec confiance. Le Conseil constitutionnel peut et doit être une institution-repère ! Cet objectif revêt une importance d’autant plus grande pour une institution chargée de garantir l’application des principes essentiels de notre pacte républicain !"
Julien Pompey pour #LeSorbonnaute
© Photo / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Service Communication
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