Léa Mérillon est parvenue à faire rimer universitaire avec humanitaire. A la sortie de son bac, elle a tout d’abord entamé une double licence histoire-science politique à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle enchaîne ensuite sur un master en relations internationales et action à l’étranger, pendant lequel elle effectue un semestre en Argentine, puis multiplie les stages jusqu’à trouver LE stage qui a vraiment lancé sa carrière. Elle est ainsi engagée, pendant six mois, par le Secours Catholique, de l’organisation Caritas France, à Paris, au sein du pôle urgence internationale. Entre les veilles informationnelles sur les crises grâce à des réseaux comme ReliefWeb, la préparation d’audits et la réalisation de résumés de projets en coordination avec un partenaire local dans le but de le faire accepter par la commission, elle effectue seulement une mission au Liban. Mais, au terme de sa convention, elle est recrutée par la branche américaine de Caritas, qui recherche des humanitaires français pour gérer les crises en région anglophone.
Des missions du Liban aux Philippines
Sa première mission, en tant qu’employée, l’envoie de nouveau au Liban, pour une durée de six mois cette fois-ci. Elle y exerce la fonction de consultante, et son rôle consiste en l’accompagnement des partenaires, en la révision des propositions de projets et dans le suivie de projet. Puis elle est envoyée aux Philippines, suite au passage du typhon Haiyan, en 2013, puis à celui de Hagupit, en 2014. Elle y restera un an. Sur place, en tant que chef de projet en urgence internationale, elle s’occupe du suivi et de l’évaluation des projets humanitaires. A la suite de cette mission, elle est envoyée pendant deux mois au Népal. Elle y effectue la même mission qu’aux Philippines, mais dans une situation d’urgence plus immédiate puisque le pays est en proie à une série de séismes impressionnants, depuis le 25 avril 2015…
Une mission compliquée en Guinée
De retour de cette mission éprouvante, le 7 octobre dernier, Léa n’a que quelques jours de repos avant de repartir dans un pays qui lui est encore inconnu : la Guinée. Elle va y effectuer un remplacement en tant que chargée de programme Ebola, pour une durée encore indéterminée. Un poste légèrement différent de ceux qu’elle a exercé jusqu’ici, plus proche des projets et donc du terrain. Elle sera notamment en charge de coordonner les différentes équipes, d’organiser des formations, de surveiller le bon déroulement pour réaliser le projet en cours de traitement. Pour suivre au jour le programme, beaucoup de déplacements en brousse sont prévus ainsi que la distribution de matériel et la création d’aires de triage. Cette jeune femme active progresse ainsi de missions en missions, dans des terres qui lui sont inconnus et au contact de situations catastrophiques.
Fierté et volonté de combattre les stéréotypes
Rétrospectivement, la plus grande fierté de Léa Mérillon est d’avoir survécu à ses missions. "Les Philippines et le Népal ont été très durs : ça a été une énorme charge de travail, et les conditions le rendent fatiguant physiquement. Sur le terrain, il faut se rendre de maisons en maisons. De ce fait, dans les montagnes comme aux Philippines, le travail s’apparente à du trek. S’ajoute la pression du manque de matériel, les barrières de langue… Ce type de mission est une réelle épreuve", explique la jeune femme, qui constate désormais qu’elle est capable de se sacrifier soi-même et de repousser ses limites pour accomplir quelque chose. Pour autant, elle aimerait sortir du stéréotype du bon samaritain. "C’est un métier presque comme un autre", affirme-t-elle.
Préconisation à un étudiant
Autre point primordial pour Léa, c’est l’informatique. Un outil nécessaire pour aller plus vite dans son travail, et qui favorise l’embauche également. Elle invite à s’y mettre activement pour apprendre à utiliser les logiciels de base, utiles dans tous les métiers. "Excel facilite la vie", insiste-t-elle, avant d’ajouter qu’il faut avoir confiance en ses acquis. Le dernier conseil que souhaite donner Léa Mérillon pour bien se préparer et intégrer le marché du travail, c’est de ne pas hésiter à prendre une année sabbatique entre la licence et le master. "Prendre son temps pour réfléchir, voyager, trouver ce que l’on veut vraiment faire dans la vie au lieu de choisir le mauvais master !"
Claudia Lacave pour #LeSorbonnaute
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