Quelle place occupe aujourd’hui les réseaux sociaux dans le milieu professionnel, notamment dans le cadre d’un recrutement ?
"Les réseaux sociaux occupent une place très importante, et elle ne fait que croître avec le temps. On a aujourd’hui affaire à une gamme d’outils qui sont utiles, aussi bien pour les recruteurs que pour les candidats. Mais attention : ils restent des outils et doivent être accompagnés de démarches, d’un projet professionnel clair. Avec les réseaux professionnels, tels que LinkedIn ou Viadeo, on peut facilement s’informer sur les métiers, les entreprises et prendre contact rapidement. Mais on doit rester attentif à ce que ces réseaux permettent. Par exemple, on peut se demander si l’on trouve du travail facilement avec seulement les réseaux sociaux. Je crains que la réponse ne soit décevante pour certains, car les cas d’embauche sur les réseaux sociaux sont minoritaires. En revanche, quand on se pose la question différemment : les réseaux sociaux contribuent-ils à la réussite dans la démarche de recrutement ? La réponse est alors positive à 70 % ! Les médias sociaux ont transformé les relations entre les recruteurs et les candidats. On est désormais dans l’immédiateté, la transparence, le long terme et la communication !"
Est-il important, pour un jeune diplômé, d’être présent sur les réseaux sociaux pour être recruté ?
"Evidemment, les réseaux sociaux lui seront utiles de différentes manières. Il trouvera des informations sur un métier, un secteur, ou une entreprise qui l’intéresse. Il pourra se rapprocher de ses pairs, trouver auprès d’eux des conseillers et identifier les pistes d’actions qui l’intéresseront. C’est un outil moderne permettant de gagner énormément de temps. Et il n’est pas utile qu’aux jeunes diplômés. Quelqu’un qui cherche à se réorienter, par exemple, et qui se pose des questions sur un métier pourra ainsi échanger rapidement avec des personnes travaillant dans ce milieu. A une époque, on devait faire des recherches sur un annuaire d’entreprise, se déplacer, trouver des informations sur les emplois et ça pouvait prendre du temps. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus simple ! Les candidats doivent en revanche comprendre que le CV et la lettre de motivation ne sont pas morts ! Les réseaux sociaux permettent simplement d’apporter un plus à la démarche de recrutement."
Ces démarches fonctionnent-elle réellement ?
"J’ai un exemple concret à vous donner. Une personne intéressée par un poste dans une entreprise a décidé d’envoyer sa candidature. Il se rend sur les réseaux sociaux et découvre qu’il a un contact en commun avec un collaborateur de cette entreprise. Ce contact commun, c’est moi. Il me demande de le mettre en relation avec cette personne. Ainsi, via mon contact, le candidat a optimisé ses chances en échangeant avec l’employé. La chance a voulu que le poste à pourvoir était celui que quittait - en bons termes - cet employé. Et le poste a été proposé à ce candidat qui correspondait au profil recherché et grâce à l’appui du collaborateur."
Tous les réseaux sociaux sont-ils importants pour un recrutement, et doit-on être présent sur tous ?
"Aujourd’hui, il existe une galaxie de médias sociaux. Dans cette galaxie, il existe une sous-catégorie qui sont les réseaux professionnels et qui touchent donc une sphère bien particulière : la sphère professionnelle. Il en existe deux principaux. Le premier, LinkedIn, a une dimension internationale et permet ainsi d’être visible par tout le monde. Mais il y a également un réseau français qui résiste : Viadeo. Être présent sur ces deux réseaux, c’est le minimum pour être visible. Du côté de Facebook, les pages personnelles ont peu d’utilité pour un recrutement. En revanche, les pages des entreprises sont souvent bien alimentées et permettent de s’informer sur le secteur d’activité, ses enjeux et son environnement. Twitter est le média social le plus intéressant pour une activité de veille. C’est un outil très utile pour développer sa notoriété et sa visibilité. Ce sont là les grands médias incontournables, mais on peut en trouver d’autres qui se développent tels que Snapchat ou Let’s Meet."
Avez-vous quelques conseils à donner concernant l’utilisation des réseaux sociaux ?
"Il y a plusieurs niveaux de présences sur les réseaux professionnels. Le plus basique consiste à avoir un profil bien rempli. Il doit être professionnel tant au niveau du visuel que du contenu et du contexte. Le titre doit être parlant et surtout la présentation doit être soignée. La présentation est ce qui donne un sens à votre profil. Pour la partie expérience, il faut bien choisir ses intitulés de postes : stagiaire, par exemple, est un statut, il n’est donc pas nécessaire de le préciser. Il ne faut pas hésiter à décrire l’entreprise dans laquelle vous avez travaillé et a expliqué les missions réalisées. Sur LinkedIn, il faut profiter des fonctions utiles telles que les recommandations qui sont des témoignages de satisfaction importants. Une fois son profil complet, il faut passer à l’action ! Il est possible de "réseauter", c’est-à-dire s’informer et se rendre visible. Pour cela, il faut partager des contenus, des informations, adhérer à des groupes, être toujours présent et actif."
Quelles sont les erreurs à ne pas commettre ?
"Il ne faut surtout pas croire qu’une fois un profil complété, un recruteur va tomber dessus et être ébloui. Un profil n’est pas une "CVthèque" : il faut être actif sinon ça ne sert à rien. L’utilisation de ces réseaux doit être la plus complète possible. Il ne faut pas considérer ces réseaux sociaux comme les nouvelles plateformes d’offre d’emploi. Il peut y avoir des offres mais ce n’est pas l’utilisation première des réseaux. Ensuite, il faut bien délimiter et distinguer les frontières entre profil personnel et professionnel, notamment sur les réseaux tels que Facebook ou Twitter."
Propos recueillis par Margot Harty
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