Lorsque Mikaël Muller est entré à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne pour y effectuer une licence en cinéma, en 2001, il était porté par un idéal intime de ce à quoi il se destinait, comme beaucoup d’autres étudiants après le lycée. "Je voulais éviter d’avoir des préjugés sur les métiers artistiques, de tomber dans le piège : ‘« je fais des études de Cinéma, donc je suis le futur Coppola’ », avoue-t-il. Aujourd’hui, Mikaël Muller est directeur des ventes et des acquisitions chez le distributeur indépendant Ocean Films Distribution, connu pour des œuvres fortes comme La Vie des autres ou Goodbye Lenin, et plus récemment pour La Mécanique de l’ombre. "On se réoriente vers les premiers films, on dégote les futurs talents, mais on a aussi besoin de films commerciaux comme Overdrive (une future superproduction française) pour financer des œuvres dites plus ‘intimistes’."
Être confronté aux réalités des métiers du cinéma
Cette tension traverse le parcours de Mikaël Muller. Arrivé avec ses préjugés et sa vision idéale, il a rapidement été confronté aux réalités des métiers du cinéma. "Ce que je retiens de mon passage par Paris 1 Panthéon-Sorbonne, c’est qu’on a été mis en relation, dans tous les secteurs d’activité, avec des professionnels", souligne-t-il. L’université française et ses belles idées, coupées du monde, vraiment ? On y trouve ainsi une "illustration de ce qu’est le cinéma, à vous de faire le choix. Ça a été un choc, pour moi, parce que le combat était celui du film, et je n’avais pas compris le combat de la distribution." Dès ses premières années d’études, Mikaël Muller découvre ce qui sera son métier. À sa sortie de l’université, il est très rapidement sollicité pour effectuer un stage en distribution chez Canal+, avant de devenir programmateur de films.
La rencontre d’un professeur
Avec nostalgie et reconnaissance, le distributeur fait véritablement débuter son parcours à la rencontre d’un professeur avec qui il a maintenu des liens d’amitié, le cinéaste Frédéric Sojcher. "Il avait cette volonté d’inculquer les réalités du métier à ses étudiants. Le cinéma, c’est l’art de la guerre, il faut être blindé psychologiquement. C’est quelque chose qu’il a essayé de transmettre dans ses enseignements !" Pour ce faire, l’enseignant organise un concours de scénario, le gagnant réalisant le film avec l’ensemble des étudiants. Muller l’emporte. La découverte d’un milieu difficile est aussi, paradoxalement, l’expression d’une "passion pure et instinctive du cinéma", que Frédéric Sojcher remarque immédiatement. En quelques années d’université, le passionné de cinéma s’est découvert une passion pour les lourdes contraintes qui pèsent sur la production des œuvres, ouvrant des horizons inattendus. Sans doute parce que la passion réconcilie les contraires et dépasse les contradictions. "À partir du moment où on joue le jeu et où on vous débarrasse de certains préjugés artistiques et théoriques, on en retire du positif !"
Matthieu Febvre-Issaly pour #LeSorbonnaute
© Photo / Mécanique de l’ombre – Jean-Luc Mege
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