Partir en échange universitaire à l’étranger peut être motivé par différentes finalités. Certains étudiants considèrent la prise de distance comme une intensification du critère aventurier de cette expérience, d’autres privilégient la proximité et quelques-uns s’intéressent à cette possibilité pour mener à bien un sujet d’étude, en s’immergeant dans le territoire concerné. Territoire de mémoire marqué par une révolte récente, la Tunisie répond notamment aux attentes de ces deux derniers projets évoqués.
Un panorama très varié de destinations et de possibilités
La Tunisie est l’un des tous premiers partenaires de Paris 1 Panthéon-Sorbonne dans le monde arabe. Parmi les échanges permis par l’université en Afrique, quatre établissements sont accessibles en Tunisie : les universités de Tunis et de Manouba, au Nord ; et celles de Sousse et de Sfax, situées sur la côte, au Sud-Est de la capitale. La Tunisie offre un niveau académique de qualité et attire les étudiants de l’ensemble du continent africain et d’ailleurs. "Les domaines dans lesquels l'université de Tunis excelle, par exemple, sont la science, la médecine, la pharmacie, l’agriculture, le marketing, le commerce et les beaux-arts", souligne Fatouma El Phil, une étudiante tunisienne, pour illustrer cette qualité. La Tunisie constitue un foyer d’apprentissage et de découvertes, notamment dans les sciences humaines. Les nouvelles découvertes archéologiques de 2016 ou la renaissance de l’univers artistique, longtemps dissimulé par la répression, en attestent. Alaidinn, un autre étudiant tunisien, constate : "L'art se développe de plus en plus après la révolution. Les Tunisiens sont plus artistiques, surtout pour transmettre un message, ce qui était impossible auparavant !"
Ces échanges universitaires ciblent particulièrement les étudiants de master et de doctorat inscrits dans des formations en sciences humaines. L’Histoire (UFR09), les Arts plastiques et sciences de l’art (UFR04) sont les principales UFR concernées, suivies de près par la Géographie (UFR08), L’Ecole de Management de la Sorbonne (UFR06), Histoire de l’art et archéologie (UFR03) et l’Economie (UFR02), proposant des échanges avec la majorité des
Plusieurs avantages présentés pour les étudiants français
Opter pour un échange universitaire en Tunisie présente plusieurs avantages pour un étudiant français. Tout d’abord, la barrière linguistique n’existe pas, contrairement à d’autres échanges internationaux ou européens, qui nécessitent de joindre au dossier une pièce justifiant un certain niveau dans la langue du pays d’accueil. De ce fait, l’étudiant français peut s’intéresser sans contrainte ni urgence à l’apprentissage de la langue arabe. Par ailleurs, pour les spécialistes ambitieux de poursuivre une thèse dans ce pays, l’université de Tunis a récemment développé un système de cotutelle internationale de thèse. Paris 1 Panthéon-Sorbonne a mis en place, de son côté, une ‘chaire Maghreb’, correspondant à une mise en relation des différents maîtres de conférences des universités de la région d’Afrique du Nord et de l’université.
Il est à noter que les étudiants en master souhaitant produire un mémoire ne peuvent pas partir uniquement dans ce but : il est nécessaire de reconnaître un certain nombre de crédits. Pour cela, l’étudiant doit suivre des cours dans une ou plusieurs matières. Cependant, "certains masters autorisent la mobilité uniquement dans le cadre de la poursuite d’un mémoire", précise la Direction des relations internationales de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. De plus, ces échanges vers la Tunisie bénéficient de relations diplomatiques de qualité entre nos deux pays, comme en témoigne la visite officielle en France du Président tunisien Béji Caid Essebsi, qui, a cette occasion, a été fait Docteur Honoris Causa de l’université.
Une vie étudiante évoluant depuis quelque temps
La vie étudiante en Tunisie change peu à peu de visage depuis les premières avancées de la liberté d’expression. "Après la révolution, les étudiants se sont sentis plus libres, avec donc plus de grèves, plus de revendications, plus de réunions sérieuses sur la vie étudiante… Nous nous intéressons beaucoup plus aux projets universitaires !", remarque Alaidinn, Pour orienter le choix des villes en Tunisie, il convient de prendre en compte le sujet d’études, si tel est l’objectif, mais également les différences de vies étudiantes et d’atmosphères entre les villes concernées. Fatouma souligne ainsi que, "à Tunis et à Sousse, la vie étudiante est plus agréable qu'à Sfax, Mahdia, ou Gabes… Il y a plus d'infrastructures, de divertissements (bar, lounge…) et d'endroits pour étudier (café culturel...) !" Par ailleurs, la différence entre genre, fréquemment prise en compte dans le monde arabe, n’est pas un facteur organisationnel de la vie universitaire tunisienne, bien que les groupes se mélangent relativement peu par rapport à Paris. Fatouma précise ainsi : "être fille ou garçon n'a jamais été un problème" !
Amélie Dakouré pour #LeSorbonnaute
© Photo / Université de Sousse - DR
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