Objet d’une médiatisation importante, les classements internationaux ne cessent de se multiplier au fil des années. En seulement 10 ans, près de dix nouveaux palmarès ont été lancés. Si la méthodologie de base reste la même, chaque classement se base sur des critères particuliers, de façon à diversifier les avis et répondre aux attentes des jeunes à la recherche d’informations et d’une formation qui leur correspond. Tous les ans, les médias du monde entier choisissent ainsi de publier ces classifications qui sont supposées aider les étudiants dans leur choix d’orientation, en France ou à l’étranger. Mais qu’en est-il réellement ? Les étudiants s’intéressent-ils vraiment à l’avis avancés par les classements internationaux ?
Le très fort développement des classements
Le premier classement international est apparu en Chine, en 2003. Toujours considéré comme le numéro un aujourd’hui, le « ARWU » (pour « Academic Ranking of World University ») de Shanghai se construit à partir de sources extérieures aux universités, afin de présenter un point de vue présenté comme « objectif » et « neutre »… Si l’ARWU est le plus médiatisé des classements, la liste des palmarès de l’enseignement supérieur est longue. Dans les plus populaires, il est possible de notamment citer le Times Higher Education World University Rankings, le QS World University Rankings by Subject, le Times Higher Education World Reputation Rankings ou encore le U-Multirank, classement lancé par l’Union européenne.
Ce qui est intéressant, dans le principe des classements, c’est que l’on offre la possibilité aux étudiants d’avoir le choix. En effet, ils peuvent choisir des palmarès spécialisés en économie, d’autres en commerce ou en langues, et toutes les informations sont mises à leur disposition pour affiner leurs recherches. Mais, créés afin d’aider les étudiants et de rassurer les parents, les classements internationaux finissent malgré tout par perdre en influence. Selon une étude réalisée par Campus France, en mai 2015, auprès de 600 étudiants de 46 nationalités différentes, seulement 12 % des étudiants affirment connaître le classement AWRU, et seulement 9 % l’utilisent !
Des objectifs simples mais des critiques virulentes
Depuis leur création, ces classifications mondiales font face à de virulentes critiques basées sur différents critères. Certains dénoncent l’aspect élitiste, en raison de la sélection réalisée des établissements. D’autres sont réticents parce que les universités faussent ou dissimulent des données, afin de se valoriser. Enfin, certains mettent en cause le fait que des filières comme les sciences humaines et sociales sont oubliées. Les raisons sont donc nombreuses, mais, comme le précise un rapport de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), « il faut bien garder à l’esprit qu’il s’agit toujours de simplifications extrêmes. »
En réalité, le but des palmarès n’est pas de détailler les formations proposées, ni de fournir les données brutes recueillies : les classements entendent simplement éclairer les jeunes qui souhaitent réfléchir à toutes les possibilités. « Le grand avantage des exercices de classement est de décliner des messages simples, tranchés, facilement transmis et perçus », précise ainsi la DEPP.
Les classements ne sont pas essentiels pour les étudiants
Des messages qui ne passent pas toujours auprès des étudiants. Etudiant en Master 2 Droit Chinois des Affaires à Aix-en-Provence, Remi souhaitait partir étudier un an au Canada. Son avis est tranché sur les classements, affirmant qu’ils « ne sont établis que pour valoriser les universités ! » D’autres sont plus modérés au sujet des palmarès, à l’image de Sandra, étudiante en 4ème année à Sciences Po Grenoble. « Je pense que les étudiants peuvent se fier à ces classements, qui sont remplis d’informations concrètes, qui peuvent aider à s’orienter et à faire le point. Après, je ne pense pas qu’ils influencent directement le choix des gens ! », explique-t-elle.
Au final, on se rend compte que, si les classements sont utilisés par les établissements, les étudiants eux s’intéressent plus à la destination et aux cours proposés. C’est en tout cas l’avis de Sofia, étudiante en journalisme et communication à Aix-en-Provence : « Honnêtement, je ne savais pas vraiment que des classements internationaux existaient. Lorsque je suis partie étudier en Espagne, j’ai surtout regardé la destination et les cours proposés ! »
Charline Massari
© Photo/Julien Pompey
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